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La dégustation du millésime 2018

Les vendanges ne sont pas encore terminées que déjà certains s’essayent à qualifier le millésime 2018, mais c’est un peu tôt.

Certes, on peut clairement affirmer que la récolte a été belle et bonne. Pas besoin d’être un spécialiste, il suffit d’être allé dans les vignes. On pouvait  facilement observer la qualité des grappes qui ne souffraient d’aucun défaut et avaient une maturité quasi parfaite.

Aujourd’hui, certaines fermentations alcooliques sont terminées ; c’est-à-dire que la totalité du sucre a été transformée en alcool sous l’action des levures. D’autres sont en cours, comme d’autres sont à venir.

Dégustation du millésime 2018, sur fût ou sur cuve, une discipline bien à part

Dès à présent, les professionnels vont se mettre à analyser et déguster ces vins nouveaux.

À Sensation Vin, nous apprenons à déguster. Mais, nous dégustons des vins en bouteille, c’est-à-dire un produit abouti qui est, selon l’expression, « prêt à la consommation ».

Déguster des vins nouveaux en automne, que ce soit une degustation sur fût ou une dégustation sur cuve est une discipline bien à part. Cette dégustation n’a finalement rien à voir avec la dégustation que l’amateur peut effectuer tout au long de l’année, par plaisir, en famille ou entre amis, en mangeant ou à l’apéritif.

Vous aurez peut-être l’occasion, lors de la Vente des Vins des Hospices de Beaune, qui aura lieu le troisième week-end du mois de Novembre de déguster le millésime 2018 au cœur des caves des Hospices de Beaune. Il s’agit d’une dégustation sur fût du millésime 2018. Les appellations dégustées sont prestigieuses, voire très rares. Il faut prendre conscience que ce qui sera dégusté en novembre n’aura rien à voir avec les vins qui seront mis en bouteille dans près de 2 ans.

Le vin n’a pas encore subi la fermentation malolactique

En effet, vous allez déguster des vins qui manqueront d’équilibre et d’harmonie. Vous trouverez souvent les acidités mordantes ou des tanins bien astringents pour les rouges. C’est tout à fait normal, car le vin va subir une deuxième fermentation. Moins connue que la fermentation alcoolique, la fermentation malolactique désacidifie les vins, les rend plus souples. C’est la transformation de l’acide malique en acide lactique, sous l’action de bactéries lactiques.

La dégustation d’un vin à ce niveau d’élaboration n’est pas la portée de tous. C’est même une affaire de spécialistes. Le néophyte n’est en fait, pas capable de se projeter dans l’avenir à partir d’un embryon et deviner comment sera le vin 18 ou 24 mois plus tard.

Ce type de dégustation se révèle donc une épreuve compliquée. Le sentiment reste souvent mitigé sur l’intérêt de ce type de dégustation. Il faut en effet une très grande expérience, une très longue expérience afin de pouvoir éventuellement évaluer l’avenir des vins dégustés.

Déguster des vins de 2018 cet automne, se révèle aussi compliqué pour l’amateur que de regarder un scanner, une I.R.M., une échographie… et faire un diagnostic.

De nouveau, c’est l’expérience et la méthodologie qui vous aideront à y voir plus clair.

Bonne dégustation