Qui n’a jamais entendu parler de ces bonnes ou mauvaises années, de ces bons ou mauvais millésimes ? Ces deux expressions traversent les générations et ont toujours été beaucoup utilisées. Elles avaient d’ailleurs une signification tout à fait cohérente avec la situation à l’époque, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Sensation Vin vous l’explique aujourd’hui.
L’époque des années abondantes ou maigres
Jusque dans les années 1990, les bonnes et mauvaises années étaient bien réelles. L’expression, très courante dans le milieu agricole, définissait la bonne année comme étant l’année où la récolte était abondante. A l’inverse, la mauvaise année était l’année où on récoltait très peu voire pas du tout. Cette expression était d’ailleurs employée indépendamment de la production : fruits, céréales ou autre…
Depuis la fin du XXème siècle, cette notion autour des bonnes et mauvaises années a énormément évolué. Si on se concentre sur le milieu viticole, les connaissances de manière générale ont beaucoup progressé, qu’il s’agisse des connaissances sur les maladies, les parasites ou les ennemis de la vigne. C’est à partir de cette période-là que le viticulteur a commencé à prendre le dessus sur tous ces problèmes. Auparavant, les difficultés rencontrées provoquaient une année sur deux des dégâts sur la production de raisins, et donc forcément sur la production de vin. Certaines années, la récolte donnait des raisins pas suffisamment mûrs ou pourris. Dans ces conditions, il était impossible d’élaborer le moindre vin.
Aujourd’hui, années faciles vs années compliquées
En 2018, il serait plus juste de parler d’années faciles et d’années compliquées. L’année facile correspond à l’année où tout se déroule correctement. Sans maladie ou sans problème notable à la vigne, la vendange du mois de septembre se fait avec des raisins mûrs et sains. La production de vins en est logiquement facilitée. A l’inverse, une année compliquée correspond à une année où les aléas climatiques engendrent des maladies et des problèmes divers et variés. Ces années donnent aux viticulteurs un surcroît de travail. Si ces années sont plus compliquées, en aucun cas elles ne peuvent anéantir la récolte. Certes, elle sera en plus petite quantité mais permettra tout de même de produire du vin.
Aujourd’hui, en Bourgogne comme ailleurs, chaque année est à la fois différente et unique. Il est totalement impossible de reproduire strictement les mêmes événements climatiques d’une saison sur l’autre. Les viticulteurs passent désormais plus de temps à cultiver leurs vignes et produire un fruit qu’à produire du vin…
Le subjectif avant tout
Chaque année étant différente, le millésime devient extrêmement important car le caractère du vin va s’en ressentir. Il y a des années où les vins ont naturellement une acidité plus marquée que d’autres ou alors une astringence qui ressort plus ou moins. Toutes ces nuances font qu’une année est plus plaisante qu’une autre, tout en restant une affaire de goût.
Voilà pourquoi il est très intéressant de prendre des cours d’œnologie, par exemple à Sensation Vin. S’entraîner à déguster permet de déterminer ce qu’on aime et ce qu’on aime moins, et de bien saisir l’importance du côté subjectif. Le meilleur millésime sera celui que vous aimez, et le moins bon millésime sera celui que vous aimez moins.